L’autorité peut prendre différentes formes et se manifeste souvent dans nos accompagnements : lorsque que quelqu’un prend des responsabilités managériales et réfléchit à comment aborder cette nouvelle fonction, lorsqu’une équipe ne reconnaît pas l’autorité de son nouveau responsable ou encore lorsque certains nous disent : « moi je n’ai pas d’autorité… ».
Dans la santé, l’autorité semble avoir une saveur toute particulière :
❙ Elle peut à la fois sembler très claire entre médical et para-médical mais également floue, lorsqu’on observe l’autorité qu’exerce le/la chef de service sur l’intégralité de son service.
❙ Pour certains médecins, comment arriver à gérer leur engagements hospitaliers
et universitaires, qui dépendent chacun de leur propre hiérarchie ?
❙ Elle peut être source de situations étonnantes : une chef de pôle qui appartient
à un service et qui est donc à la fois la « subordonnée » et la responsable du chef
de service tout comme un ancien chef de service qui redevient membre à part
entière du service dont il était le chef précédemment.
❙ Quant à l’autorité entre médecins, c’est un sujet délicat lié à la déontologie médicale puisque que selon cette déontologie : « un médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit »..
LES DIFFÉRENTS TYPES D’AUTORITÉ
Il existe 3 types d’autorités
– L’autorité de fait : Il s’agit d’une personne qui a une autorité légitime pour nous contraindre. Ex : policier, juge, enseignant…
– L’autorité objective : Elle vient des réalisations objectives, de l’expérience professionnelle, des diplômes obtenus,… Ex : votre responsable hiérarchique, le/la directeur(-rice) d’une structure…
– L’autorité projective : Il s’agit là d’un pouvoir ou d’une autorité attribuée à quelqu’un par son environnement, sans légitimité objective. Ex : ces personnes dont on dit qu’elles ont une autorité « naturelle ».
Derrière chaque type d’autorité, il y a ce qu’on appelle une Figure d’Autorité qui peut prendre différentes formes. Cette Figure d’Autorité peut être spirituelle, familiale, hiérarchique, légale, administrative…
Et dans la relation soignant-patient ; le patient peut voir le soignant comme une Figure d’Autorité, alors que ce dernier est là pour informer, bien évidemment conseiller et ne surtout pas imposer son autorité…
LE CYCLE DE LA DÉPENDANCE
La thérapeute américaine Katherine Symor a mis en évidence un cycle décrivant l’accès à l’autonomie par rapport à une Figure d’Autorité : le cycle de la dépendance.
Ce cycle s’applique dans le contexte du développement de l’enfant à l’adulte mais aussi dans les relations professionnelles.
Il est intéressant de regarder ce cycle avec deux filtres :
– Votre rapport aux Figures d’Autorité (professionnelles, familiales)
– La relation que les autres établissent avec vous lorsque vous représentez la Figure d’Autorité, parfois malgré vous (en tant que soignant, manager, parent…).
LA DÉPENDANCE (l’enfant)
Certains sujets nécessitent l’intervention d’une autre personne avant vous. Commencez par donner des consignes claires pour que ces sujets puissent avancer pendant que vous menez vos « tâches actives » en parallèle.
Il s’agit d’une phase de soumission à l’autre. Cette posture protège et sécurise. La personne peut avoir tendance à se dévaloriser par rapport à la Figure d’Autorité. L’attente magique est « elle va m’insuffler sa force, son savoir, sa sagesse, son discernement, me dire tout ce qu’il faut faire… »
Dans le contexte professionnel, cela peut correspondre au moment où on débute dans un poste pour lequel on n’a pas encore l’expérience et les contacts requis.
LA CONTRE-DÉPENDANCE (l’adolescent)
Il s’agit d’une phase où on entre en opposition et en défi avec la Figure d’Autorité. C’est une étape indispensable pour accéder à l’autonomie.
La personne manifestera des désaccords, des objections (« oui, mais… »), voire de la colère.
Dans le contexte professionnel, cela peut être le stade où l’on se rend compte des failles d’un « chef qu’on admirait tant » ou l’on ressent du coup le besoin de se positionner comme celui qui « sait mieux » que les autres..
L’INDÉPENDANCE (le jeune adulte)
L’indépendance est la phase durant laquelle la personne se forge son propre avis et est responsable de ses choix et de ses actions.
C’est une étape de prise de conscience de ses valeurs, de son identité, de ses envies.
Une étape de séparation durant laquelle l’envie de tout plaquer peut être forte.
Dans le contexte professionnel, il s’agit d’une personne qui ne ressent pas le besoin de solliciter son entourage (collègues, hiérarchie) pour partager ses expériences ou valider / prendre des décisions.
L’INTER-DÉPENDANCE (l’adulte)
L’inter-dépendance est une phase de prise de conscience de ses besoins, des besoins des autres et de sa capacité à trouver des terrains d’entente et de compromis. L’indépendance n’est donc pas la dernière étape.
On ne peut donc pas se contenter de raisonner de manière complètement indépendante, surtout lorsqu’on travaille en équipe. Pendant cette phase, l’autorité devient un partenaire avec des responsabilités partagées comme c’est le cas dans la santé.
Dans le contexte professionnel, il s’agit d’une personne qui sait collaborer au sein d’une équipe, qui est consciente de ses compétences et de ses limites et qui sait solliciter les autres pour venir enrichir sa réflexion et sa contribution.
ET LE COACHING DANS TOUT CELA ?
Ce cycle de la dépendance se présente de nombreuses fois dans la vie personnelle et professionnelle, à la fois parce qu’on le vit soi-même ou parce qu’on représente pour les autres, une Figure d’Autorité, parfois malgré soi. La prise de conscience de son propre rapport à l’autorité et le fait de vivre ce cycle plusieurs fois permet de gagner progressivement en confiance et en fluidité lorsqu’une nouvelle situation se présente.
C’est une thématique qui est particulièrement intéressante dans le contexte d’un coaching individuel.
ET VOUS, QUEL EST VOTRE RAPPORT À L'AUTORITÉ ?
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